Opération coup de poing de l'État

Mis à jour le 03/09/2020

La crise du coronavirus a exacerbé la crise de l’eau qui ne cesse de s’amplifier. Une partie des usagers de l’eau en Guadeloupe, essentiellement située sur le périmètre de la Communauté d’Agglomération de la Riviéra du Levant (CARL) dépendant de l’opérateur d’eau SIAEAG Syndicat Intercommunal d'Alimentation en Eau et d'Assainissement de la Guadeloupe , ne dispose pas d’eau au quotidien et ne peut mettre en œuvre les gestes barrières, notamment le lavage des mains.

Faute de solutions palliatives proposées dans l’urgence par le SIAEAG (opérateur principal sur lesquels s’exercent les coupures chroniques) et les maires, le préfet a pris les mesures suivantes :

• Un arrêté de substitution aux maires pour organiser des points de distribution alternatifs d’eau sur 6 communes les plus touchées de l’île,

• Un courrier sommant le SIAEAG d’assumer la continuité du service,

• Trois ordres de réquisition pour 3 des 6 communes visées dans l’arrêté précédent pour rendre effectif les points de distribution d’eau alternatifs.

Ces dispositions prises dans l'urgence ont apporté une solution palliative mais insuffisante, en ce sens qu'elles obligaient les usagers à se déplacer, ce qui supposait qu'ils soient en capacité de le faire d'une part, et ce qui est contradictoire avec la nécessité de confinement d'autre part.

Lors de la conférence territoriale de l’action publique (CTAP) du mercredi 22 avril, le président de la Région, les présidents des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et le préfet de la région Guadeloupe se sont accordés pour recourir à l'intervention de l’État.

Cette intervention vise à mutualiser et coordonner les moyens nécessaires pour apporter une réponse aux problèmes d’eau que les usagers connaissent sur certains secteurs du territoire.

Cette intervention consiste, sous le pilotage du préfet, en la réquisition de plusieurs opérateurs publics d'eau de Guadeloupe, ainsi que d'entreprises privées.

Rétablir un service minimum aux usagers

Il s'agit d'une opération coup de poing menée pour rétablir un service minimum de l'eau sur les zones les plus impactées 1. Elle vient en complément des travaux du plan d'actions prioritaires dont les chantiers se poursuivent en parallèle.

Cette opération n'a pas la prétention de rétablir en quelques jours un service qui se dégrade depuis des années. Pour autant, la feuille de route fixe un cap ambitieux pour rétablir dans un premier temps un calendrier respecté des coupures d'eau dont la répartition spatiale sera également revue pour mieux répartir l'effort de solidarité.

Ce premier objectif vise à permettre aux usagers de s'organiser en cas de coupures annoncées à l'avance, sans être pris au dépourvu, et ainsi pouvoir assurer les gestes barrières, en particulier le lavage des mains, et les tâches quotidiennes.

Le second objectif vise la fin des tours d'eau en réparant 2 000 fuites jusqu'à fin juillet, puis 3 000 fuites dans une seconde phase de travaux s'étendant d’août à octobre (prévisionnel hors réquisition en cours). En cumulé, ce sont près de 1 400 km de réseau qui seront investigués pour y réparer les fuites visibles et non visibles.

D'autres travaux sont également conduits pour sécuriser la ressource et la production : installation de nouvelles pompes pour alimenter l'usine de Deshauteurs dont dépendent Sainte-Anne, Saint-François et la Désirade, sécurisation de l'approvisionnement en chlore pour une eau répondant aux standards de qualité…

Les contributions financières

L’État prend à sa charge 5,6 M€ de dépenses correspondant aux travaux (4,7 M€), aux frais de mise en œuvre et de supervision et au diagnostic initial. S'ajoutent à ce montant les contributions annoncées par la Région, le Département, Eau d'Excellence, la CARL et la CANGT pour permettre l'achat de matériels ou assurer le fonctionnement vital du SIAEAG pendant la durée des réquisitions.

Plus de 90% de ces 4,7 M€ de travaux feront travailler une dizaine d'entreprises guadeloupéennes, contribuant ainsi à la reprise de l'activité économique après le confinement.

1 les secteurs concernés par la réquisition sont les suivants : Terre-de-Haut, Terre-de-Bas, Capesterre-Belle-Eau, Goyave, Petit-Bourg, Baie-Mahault, Les Grands-Fonds des Abymes, Le Gosier, Sainte-Anne, Saint-François, La Désirade et la partie du Moule alimentée par l’usine de Deshauteurs.

 

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