La semaine SISMIK - Du 15 au 20 novembre 2021

Dans le cadre du plan séisme Antilles, la direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) organise, sous l'autorité du préfet, la semaine SISMIK, dédiée à la prévention du risque sismique en Guadeloupe afin d'y sensibiliser les professionnels, le public scolaire et le grand public.
La Guadeloupe, une zone à risque :
Située à l’endroit où la plaque américaine plonge sous la plaque caraïbe, la Guadeloupe est fortement exposée à l’aléa sismique. Elle peut être affectée par différents types de séismes, aux conséquences variables :
- des séismes localisés à l’interface des plaques caraïbe et américaine, à une distance de moins d’une centaine de kilomètres de la Guadeloupe et à quelques dizaines de kilomètres de profondeur, pouvant atteindre des magnitudes très élevées : il s’agit des séismes les plus destructeurs pour le territoire antillais,
- des séismes intraplaques, de magnitude modérée et dont l’épicentre peut être localisé sous des territoires habités et à faible profondeur : ils constituent donc également un risque majeur,
- des séismes localisés dans la plaque américaine plongeante, à une profondeur de 60 à 150 km, dont la magnitude peut être très élevée, mais dont les effets seront plus ou moins importants selon la profondeur de l’événement,
- des séismes d’origine volcanique, localisés dans la zone de la Soufrière à faible profondeur, dont la magnitude est faible à moyenne.

Deux facteurs contribuent à rendre la Guadeloupe particulièrement vulnérable aux séismes :
- la qualité des constructions : Une partie importante des bâtiments anciens ne sont pas parasismiques. Quant aux nouvelles constructions, elles ne sont pas systématiquement construites suivant la norme en vigueur (NF EN 1998, dite Eurocode 8) bien que la législation l’impose (arrêté du 22 octobre 2010 modifié le 24 septembre 2014). Pourtant, ce n’est pas le séisme en lui-même qui tue mais les bâtiments qui s’effondrent sur leurs occupants.
- le degré de préparation de la population qui reste insuffisant. Les bonnes conduites à adopter en prévention d’un séisme (par exemple, la fixation des meubles à son domicile) et pendant un séisme restent globalement peu connues de la population.
Le plan séisme Antilles :
Ainsi, les objectifs du plan séisme, qui implique l'Etat, les collectivités territoriales et de nombreux acteurs (organismes scientifiques, rectorat, SDIS, bailleurs sociaux, associations…) doivent permettre de :
- réduire la vulnérabilité du bâti existant par des opérations de renforcement parasismique ou de reconstruction. Différents types de bâtiments sont concernés, en particulier les établissements scolaires (écoles, collèges et lycées), les centres du SDISService Départemental d'Incendie et de Secours et les logements sociaux ;
- accompagner les acteurs de l’aménagement et de la construction chargés de réduire la vulnérabilité du bâti, ce qui passe notamment par la formation des professionnels du bâtiment aux règles de construction parasismique ;
- sensibiliser la population aux risques sismiques et tsunami et de préparer le territoire à la gestion de crise ;
- améliorer la connaissance de l’aléa, de la vulnérabilité et du risque.
La semaine SISMIK :
Instaurée en Guadeloupe en 2008, la Semaine SISMIK a pour objectif de développer une réelle culture du risque sur le territoire en mobilisant la population autour d’événements en lien avec le risque sismique de façon annuelle.
Compte tenu du contexte sanitaire, l’édition 2021 alterne actions en distanciel et actions en présentiel. Des conférences d’animation autour des simulateurs de séisme et de sensibilisation sur les constructions parasismiques se tiendront en présentiel et seront complétées par des propositions de formation en distanciel et la diffusion de supports de sensibilisation sur les ondes radios, télévision, réseaux sociaux, site internet de la DEALDirection de l'environnement de l'aménagement et du logement et de la Préfecture.
La semaine qui suivra la semaine SISMIK donnera lieu à une formation des inspecteurs d'urgence chargés de réaliser des diagnostics bâtimentaires d'urgence en Guadeloupe (du 21 au 25 novembre).
1. Des actions à destination du public scolaire :
Dans le cadre d'actions de sensibilisation, l'Association Guadeloupéenne d'Ethique et de Vigilance (AGEV) va organiser plusieurs séances d'information sur la prévention du risque sismique à Marie Galante auprès d'établissements scolaires. Un SISMOBUS, bus sur lequel est fixé un simulateur de séisme, se déplacera ainsi du 15 au 19 novembre 2021 selon le calendrier prévisionnel suivant :
- 15 novembre : Ecole élémentaire Lubino et collège Baclet
- 16 novembre : Ecole élémentaire Pasbeau, école élémentaire Boecasse, collège Mandela
- 17 novembre : Collège Calmet
- 18 novembre : Lycée Bastaraud
- 19 novembre : Ecole élémentaire Cellon/Dongal, lycée Bastaraud
Chaque session de sensibilisation sera introduite par une information sur le risque sismique par le biais d'un diaporama. Les participants pourront ensuite éprouver un séisme sur le simulateur fixé sur le châssis du SISMOBUS qui peut notamment reproduire le séisme d'Izmit (en Turquie, magnitude 7,4 sur l'échelle de Richter). La durée moyenne de présence sur le plateau du simulateur étant de deux minutes par personne, une session dure une heure pour un effectif de 30 personnes. La secousse elle-même ne dure que 42 secondes.
Une expérience de réalité virtuelle sera également mise en place au lycée Faustin Fléret de Morne-à-l'Eau le 18 novembre 2021 après-midi. La DEALDirection de l'environnement de l'aménagement et du logement met à disposition du lycée son équipement et des scénarios de réalité virtuelle réalisée par l'entreprise XR PEDAGOGY en partenariat avec le rectorat, la préfecture et l'Association Française de génie Parasismique (AFPS).
C’est la première fois en France que la réalité virtuelle est employée pour la préparation au risque sismique. La réalité virtuelle est un outil extraordinaire pour immerger les élèves dans une situation de tremblement de terre sans danger pour eux. L’intérêt est de faire vivre à la personne équipée de casque de réalité virtuelle une expérience de tremblement de terre en virtuel et susciter chez elle des émotions. Chaque expérience durera approximativement 30 minutes (briefing, temps de passage en réalité virtuelle sur 1 scène et débriefing). Le protagoniste pourra se déplacer dans l’environnement virtuel et sera entouré d’avatars animés par ordinateur. La simulation s'inspire du séisme des Saintes du 21 novembre 2004 d'une magnitude de 6,2 sur l'échelle de Richter.
2. Des actions à destination du grand public :
La Croix Rouge française va organiser des animations au centre commercial de DESTRELAND le samedi 20 novembre 2021 de 9h00 à 17h00 et va notamment mettre à disposition du grand public un simulateur de séisme de la DEALDirection de l'environnement de l'aménagement et du logement.
En faisant ressentir les effets d'un tremblement de terre, le simulateur de séisme permet de sensibiliser l'ensemble de la population au risque sismique dans des conditions de sécurité optimales. Il permet également de révéler des personnes (jeunes ou adultes) qui auraient développé un traumatisme à la suite d' un séisme.
Le simulateur permet de reproduire trois séismes réels :
- Le séisme du 21 mai 2003 à Boumerdes en Algérie, magnitude 6,8, durée 31 s ;
- Le séisme du 27 août 1999 à Izmit en Turquie, magnitude 7.4, durée 39 s ;
- Le séisme du 22 février 2002 dans les Vosges, magnitude 5.4, durée 9 s.
3. Des actions à destination des professionnels :
- A destination des enseignants
Une formation en ligne va être proposée à tous les enseignants de collèges et de lycées de la Guadeloupe, les lundi 15 et mardi 16 novembre de 9h00 à 12h00, qui aura pour fil conducteur l'étude du déisme du 26 mars 2021 durant lequel une station sismologique guadeloupéenne a détecté des vibrations.
En effet, depuis une vingtaine d'années un programme de sismologie éducative a été initié en France. Ce réseau français a une longue histoire et s'est construit au fil du temps, étape par étape. En 2017, le relais a été pris par l’université Côte d’Azur avec le programme ‘Observatoire EduMed’ (http://edumed.unice.fr) qui met à disposition de la communauté éducative (Secondaire et Supérieur) des données pour l’enseignement des sciences et la sensibilisation aux risques naturels. En novembre 2018, dans le cadre des actions du plan séisme Antilles, une dizaine de stations sismologiques à vocation éducative a été déployée en Guadeloupe, le territoire le plus équipé en stations sismologiques éducatives dans les Caraïbes.
Les contenus utilisés pour ces formations sont entièrement disponibles sur la plateforme de l’Observatoire EduMed (http://edumed.unice.fr/), et en libre accès. Les logiciels sont tous aussi gratuits et en libre téléchargement.
Cette formation en ligne est réalisée dans le cadre des actions de sensibilisation sur le risque sismique de la DEALDirection de l'environnement de l'aménagement et du logement en partenariat avec l’académie de Guadeloupe et l’université Côte d’Azur.
- A destination des professionnels de la construction (entreprises, constructeurs, artisans, bureaux d'études, industriels, maîtres d'ouvrage, maîtres d'oeuvre)
L'Association Française du génie Parasismique (AFGP) va organiser deux demi-journées de sensibilisation technique le mercredi 17 novembre 2021.
Une demi-journée sera consacrée à la construction parasismique et à la sensibilisation au logiciel de règles simplifiées pour la construction parasismique (Sismic RSPB). Il s'agira de présenter aux professionnels de la construction le "Guide de règles parasismiques simplifiées applicables à des bâtiments courants" dénommé guide RSPB et de les sensibiliser à l’utilisation du logiciel gratuit Sismik-RSPB maçonnerie de Sciworks technologie développé en partenariat avec la Région Guadeloupe.
Une seconde demi-journée sera dédiée à la présentation des guides simplifiés pour les maisons individuelles (Guide CPMI Z5/2020) et aux cahiers techniques "Réduction de vulnérabilité des maisons individuelles en zone 5". La sensibilisation visera à favoriser la prise en compte des règles de construction parasismiques dans les maisons individuelles et à informer sur les dispositions techniques possibles pour la réduction de vulnérabilité du bâti existant des maisons individuelles.
- A destination des professionnels de la construction - Gestion de crise - Risque sismique
L'Association française de génie parasismique (AFPS) va organiser une formation "Diagnostic des bâtiments en situation d'urgence post-sismique" sur quatre jours en Guadeloupe, les lundi 22, mardi 23, jeudi 25 et vendredi 26 novembre 2021.
En effet, après un séisme, les autorités en charge de la gestion de crise doivent pouvoir disposer très rapidement d’un état des lieux des dommages générés sur le bâti pour apprécier les risques immédiats pour les personnes et définir les mesures de gestion nécessaires.
Dans cet objectif, le ministère de l’intérieur a conventionné, depuis 2014, avec l’association française de génie parasismique (AFPS) pour la mise en place du dispositif « Diagnostics de bâtiments en situation d'urgence post-sismique » qui s’insère dans le dispositif national de gestion de crise sismique. Il s'agit, pour l’AFPS, en cas de survenue d'un séisme destructeur sur le territoire national, d'être en mesure de déployer rapidement et suffisamment d'experts pour fournir un état des lieux fiable et précis des bâtiments endommagés et de ceux pouvant au contraire être réintégrés sans risque pour leurs occupants. Ce dispositif s’appuie sur des volontaires. Une formation initiale habilitante est donc un préalable obligatoire pour devenir inspecteur d’urgence.
Cette formation s'adresse aux personnes exerçant une profession dans le domaine du bâtiment, de la gestion de crise, ou de la connaissance des phénomènes sismiques et géotechniques en général : architectes, ingénieurs bâtiment – génie-civil, contrôleurs technique, géotechniciens, chargés d'opération en maîtrise d'ouvrage, maîtrise d'œuvre, sismologues, géologues, techniciens et ingénieurs de la fonction publique ou des services gestionnaires de parc immobilier (logements sociaux, collectivités), ainsi qu'aux conducteurs de travaux des entreprises.
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