Le bilan sécurité 2020 et les perspectives d’action pour 2021

Mis à jour le 29/01/2021

Le préfet de région et la procureure générale auprès de la cour de Basse-Terre ont présenté les chiffres de la délinquance 2020, marquée par la gestion de la crise sanitaire. Ils y ont dressé le bilan des actions menées et les perspectives pour l’année à venir.

Le préfet de région a salué les chiffres encourageants de 2020. Pour la 3e année consécutive, le travail des forces de l'ordre et sécurité a permis la baisse des chiffres la délinquance sur le territoire, et ce malgré leur forte mobilisation sur le terrain dans la lutte anti-covid.

Entourés du directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), du commandant de gendarmerie, du directeur interrégional de la police judiciaire (DIPJ), et du directeur régional des Douanes, le préfet et la procureure générale se sont également félicités de la bonne coordination entre les services, de la collaboration avec les élus et tous les acteurs de terrain.

Lutte contre la délinquance en 2020 : des résultats qui se confirment

La baisse des atteintes aux biens amorcée en 2016 s’est poursuivie chaque année depuis. En 2020, le nombre d’atteintes baisse fortement et passe pour le première fois sous la barre des 10 000 faits avec 8 782 faits, contre 10 774 en 2019.

Le nombre des vols avec violences baisse de manière encore plus significative avec 642 faits contre 980 en 2019. Les vols à main armée avec arme à feu enregistrent une diminution - 29 % (272 contre 193 l’an dernier). Cette baisse est encore plus remarquable dans l’agglomération pointoise, qui concentre l’essentiel de ces faits en zone police, puisqu’ils sont pratiquement divisés par 2 avec 95 faits en 2019 contre 177 en 2020 (-46%). Les vols avec arme blanche diminuent de -40 % (77 faits contre 130).

La création en zone police en fin d’année des cellules chargées de ramener à exécution les peines de prison en souffrance et d’interpeller les individus identifiés grâce aux traces scientifiques porte ses
fruits et laisse augurer des résultats intéressants pour la nouvelle année en cours.

Les cambriolages, qui sont en baisse constante depuis 2013, diminuent à nouveau en 2020 avec 1 662 faits contre 1 903 en 2020 (-12,7%). À noter cependant que cette baisse constante a surtout concerné les résidences principales. En 2020, les cambriolages dans les résidences secondaires sont en hausse de près de 18 %. Dans les locaux industriels et commerciaux, ils baissent de près de 24 %.

En 2020, tous les indicateurs des vols liés à l’automobile et aux deux-roues à moteur sont en baisse par rapport à 2019, cette évolution avait débuté en 2018. Les vols à la roulotte qui constituent près des deux tiers de ces infractions, baissent de près d’un tiers sur une année avec 1 507 faits contre 2 281 en 2019 (-33,9 %).

Après une baisse régulière de 2015 à 2018, les atteintes volontaires à l’intégrité physique étaient reparties à la hausse en 2019 (+9,4 %). L’année 2020 marque une légère baisse (-2,4%) avec 5 923 faits contre 6 070.

Dans la lutte contre l’immigration irrégulière, on constate une très forte baisse l'activité, due à la crise du COVID. Cette baisse drastique de l'activité a pleinement impacté le trafic aérien, et par conséquent les éloignements.
La lutte contre les filières est en baisse également, ainsi que les procédures liées à l'emploi d'étrangers sans titre, mais dans une moindre mesure. Le seul indicateur en hausse est celui des porteurs de faux documents : 29 enregistrés en 2019 contre 74 en 2020 (soit une augmentation de + 150%)

Des taux d’élucidation en progression malgré une mobilisation très forte des forces de l’ordre dans la lutte anti-covid

L’année 2020 est marquée par des progrès en matière d’élucidation des infractions. Dans leur globalité, 24 % des atteintes aux biens ont été élucidées contre 20,6 % en 2019, ce chiffre est porté à près de 68 % contre 65 % l’année précédente pour les atteintes aux personnes.
Ces progrès sont à souligner, malgré une année particulière qui a fortement impacté l’activité des forces de l’ordre pour veiller au respect des mesures de prévention et de lutte contre l’épidémie de Covid-19 (28 224 heures gendarmes sur l’année, 11 741 heures policiers pour la DDSP).

Les violences faites aux femmes

La première période de confinement avait révélé sur l’ensemble du territoire national une forte augmentation du nombre de violences intra-familiales avec une hausse de 42 %, ce qui se révélait moins importante en Guadeloupe avec une hausse moyenne de +5 % sur l’ensemble des faits.
Sur l’ensemble de l’année les chiffres confirment une hausse modérée avec +4,1 % (+102 faits) pour l’ensemble des indicateurs.
À contrario, dans le cadre intrafamilial, certains indicateurs connaissent une hausse importante :
• +26 % pour les menaces ou chantages ;
• +22 % pour les autres coups et blessures volontaires criminels ou correctionnels.

Des mesures spécifiques ont été prises afin de faciliter le signalement des faits de violences intrafamiliales et de violences faites aux femmes :
• possibilité d’un envoi de SMS au numéro 114 ;
• signalement vers le facebook du COMGEND et de la DDSP direction départementale de la sécurité publique ;
• mise en place d’une astreinte téléphonique (nuit, weekends, jours fériés) depuis avril 2020, assurée par les associations d’aides aux victimes afin de prendre en charge les victimes ;
• renforcement du réseau des intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie afin d’élargir les permanences en termes horaires et géographique

Les chiffres de la sécurité routière se dégradent

En cumulé sur l’année 2020, 49 tués ont été dénombrés, c’est 2 de plus qu’en 2019 et 16 de plus qu’en 2018. Tous les indicateurs de l’accidentalité sont à la hausse en 2020.
Parmi ces 49 tués, on compte 19 en VL et 30 usagers vulnérables (16 en 2RM, 10 piétons, 3 en vélo, 1 en quad).
Les usagers vulnérables représenteraient 61 % des tués.
Un relâchement notable est constaté dans le comportement des guadeloupéens, en dépit de l’activité intensive en matière de prévention ou de contrôles des forces de l’ordre.

sécurité routière bilan

 

La poursuite de la lutte contre la circulation de armes

La campagne « Déposons les armes », qui s’est déroulée du 18 novembre au 31 décembre 2020, a produit des résultats moins importants que ceux de 2019 avec 39 armes et 377 munitions déposées contre 59 armes à feu et 23 munitions en 2019. Le point intéressant est cependant que 139 armes à feu et 668 munitions ont été déposées sur l’ensemble de l’année, ce qui démontre que la possibilité de se dessaisir de ses armes est maintenant ancrée dans la population.

Pour compléter cette action, la lutte contre la circulation des armes, les contrôles opérés par les forces de police, gendarmerie, et douanes, ont permis en 2020 la saisie de 172 armes à feu et 450 munitions.

La lutte contre les stupéfiants et la saisie des avoirs criminels

Au total les différentes affaires réalisées par les services en 2020 ont permis la saisie de près de 675kgs de produits stupéfiants, ainsi que quelques faibles quantités de drogues de synthèse. 201 usages de stupéfiants ont été relevés sous la forme de la procédure d’AFD.
La crise sanitaire a eu un impact important sur l’action des services en matière de saisie d’avoirs criminels , puisque concernant le GIR Groupe d'intervention régional notamment, seulement 15 actions de saisie d’avoirs criminels ont pu avoir lieu en 2020 avec un montant de 1,9 M€ saisis, dont 1,2 M€ de biens immobiliers.
Par ailleurs, les enquêtes concernant les infractions liées aux produits stupéfiants ont permis à la gendarmerie de saisir 101 049 € d’avoirs criminels (véhicules, numéraire, etc.).
En 2019, le montant des saisies portait sur près de 26M€ dont 24,6M€ avec le GIR en cosaisine. Près de 21 M€ des saisies du GIR portaient sur des biens immobiliers.

Les perspectives pour l'année 2021

L’année 2021 et la lutte contre la propagation de l’épidémie de Covid-19 impactera probablement toujours l’activité des forces de l’ordre, néanmoins plusieurs perspectives se dessinent pour cette année :
• déclinaison à l’échelle locale la stratégie nationale de prévention de la délinquance (2020-2024) en élaborant le nouveau plan départemental de prévention de la délinquance en concertation avec les élus (maires et présidents d’EPCI) ;
• signature d’une convention de lutte et de prévention des violences scolaires avec la procureure générale, la rectrice et la présidente du conseil départementale ;
• amélioration de la connaissance de l’accidentalité en Guadeloupe afin de prendre davantage en compte les éléments de contexte liés aux accidents (défaut d’éclairage public, infrastructures routières défectueuses, signalisations verticales et horizontales manquantes, etc.…
• poursuite du travail de lutte contre la circulation des armes à feu ;
• développer la justice de proximité ;
• accentuer la lutte contre les produits stupéfiants.