La problématique de l’eau en Guadeloupe

Mis à jour le 02/07/2020

Territoire riche en eau, la Guadeloupe souffre d’un réseau de distribution vétuste. Ses gestionnaires de l’eau sont également confrontés à une situation financière difficile.

Depuis plusieurs années, la Guadeloupe est confrontée à des coupures d’eau fréquentes, d’ampleurs et d’origines diverses. Il peut s’agir de coupures régulières et planifiées par les autorités organisatrices, tels que les « tours d’eau » qui sont mis en place dans certaines zones pour alimenter des communes par intermittence (réseau interconnecté Belle-Eau-Cadeau), ou bien de coupures intervenant lors des périodes pluvieuses qui rendent les eaux plus troubles et limitent les capacités de production. Des coupures aléatoires liées aux casses du réseau, aux purges ou encore à des fuites interviennent également de manière régulière dans presque tout l’archipel guadeloupéen. Ces dernières peuvent être très fréquentes dans les secteurs où le réseau est le plus dégradé, notamment dans la communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbes ( CAGSC).

Depuis le second semestre 2019, les difficultés de distribution d’eau, exarcerbées par la crise sanitaire du corona virus en début d’année 2020, n’ont fait que se dégrader. Le calendrier des tours d’eau n’est plus respecté. Des secteurs entiers n’ont plus d’eau au robinet pendant plusieurs jours à plusieurs semaines consécutivement.

Cette crise de l’eau est la conséquence d’une accumulation de difficultés :

-   le réseau de distribution en Guadeloupe est vétuste et mal entretenu, avec des pertes d’eau qui peuvent atteindre jusqu’à 60 % à cause des fuites ;

-   l’état réel du réseau de distribution est mal connu, ce qui nuit à la planification d’actions efficaces en termes de réparation ;

-   les budgets des services d’eau et d’assainissement des collectivités locales et des opérateurs sont exsangues car ils doivent supporter des charges élevées (notamment salariales) et ne disposent pas toujours de recettes suffisantes à cause de fragilités dans le comptage et la facturation et d’un taux d’impayés élevé ;

-   l’organisation des compétences en matière d’eau ne répond ni à une logique hydraulique, ni à une logique d’exploitation efficace.

La Guadeloupe est pourtant un territoire riche en eau, bénéficiant d’une pluviométrie élevée et de nombreuses sources et rivières. Toutefois, la ressource est inégalement répartie sur l’archipel, la Basse-Terre représentant 90 % du volume d’eau prélevé, ce qui implique  d’importantes infrastructures de transfert pour desservir la Grande-Terre et l’agglomération de Pointe-à-Pitre, centre économique du territoire.

En 2016, la Guadeloupe a produit deux fois plus d’eau qu’elle n’en a consommée mais le rendement de son réseau de distribution n’atteignait qu’un taux de 50 % en moyenne, contre plus de 80 % au niveau national.

 

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